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Vendredi/Economie #3 – L’économie de la connaissance

On est vendredi !! C’est vendredi économie ! On vous rappelle l’idée : vous exposer une notion, un livre, un économiste, un courant de pensée …. et on débat – Donnez votre avis sur le sujet et on fait marcher l’intelligence collective. A vos claviers !


L’économie de la connaissance, c’est quoi ?

L’économie de la connaissance ou le savoir et l’immatériel valent de l’or !

 

On vous parle d’économie de la connaissance, vous pensez à quoi ? Pour Cyrille, ce n’est pas deux mots compatibles…  Et pour vous ? Peut-on associer économie et connaissance ?? Alors, l’économie de la connaissance, c’est quoi ?  Venez, on vous emmène dans la 3ème dimension !

Comme à chaque fois, on n’aborde pas la technique pure – pas besoin de savoir calculer le périmètre d’un cercle pour savoir qu’une roue roule.

Alors de quoi parle-t-on ?


L’économie, aujourd’hui, c’est quoi ?

Aujourd’hui, globalement, l’économie est basée sur la croissance. (Nous pourrons faire un article si ça vous intéresse) et la compétitivité, en mode linéaire.

  • L’objectif : produire plus que l’année passée.
  • Les biens passent d’une main à l’autre. Quand vous vendez une vache, elle n’est plus à vous.
  • Elle se calcule principalement avec les valeurs travail et capital. Mais ça, c’était avant, depuis quelques années, l’immatériel se taille une part de lion dans le PIB.

Oui, Et ?

Notre actuel modèle a montré quelques limites : sociales, écologiques, sans parler des ressources …

Alors, comment ne pas faire voler le modèle économique et sortir de l’impasse ?

Depuis les années 50’, des réflexions sont menées prendre en compte ce qui existe mais ne se voit pas (Fritz Machlup). La notion d’immatériel sera proposée par Leif Edvinsson (ça se cale facile dans la conversation) en 1992. A partir de 2000’, ça s’accélère avec l’arrivée des nouvelles technologies. En France, Idriss Aberkane est connu pour ses écrits sur l’Economie de la connaissance.


L’économie de la connaissance, c’est quoi ?

Il s’agit de repenser les indicateurs de croissance : on met à l’honneur l’apprentissage et le progrès technique.

L’idée principale : La connaissance est un facteur de croissance. Le travail ou le capital ne sont pas les seuls à compter… ils sont même… dépassés.

  • Le capital : le rendement n’est pas exceptionnel sur le long terme. Il faut remplacer la chaudière de la maison
  • Le travail : pour maintenir la croissance, il faudrait augmenter le nombre d’heures de travail par personne….Ca vous fait rêver, hein !

Comment soutenir une croissance économique, en maintenant le bien-être par personne ?

On intègre un troisième ingrédient dans le calcul : le progrès technique, les idées, le savoir, la connaissance.

Ce concept peut répondre (partiellement) à la problématique de « croissance infinie basée sur des ressources limitées ».

les modèles économiques en images

Le côté pratique : l’enseignant ne perd pas ses connaissances et l’apprenant s’enrichit de ce savoir. La connaissance se multiplie lors de sa transmission. Ce modèle est compatible avec le fonctionnement « croissance illimitée ».

 


Et concrètement, ça donne quoi ?

Concrètement, en 2009, la Commission européenne définit 3 piliers. Le triangle de la connaissance :

  1. Recherche – Développement et Innovation ;
  2. Education ;
  3. Technologies de l’information et de la Communication

La part de l’immatériel, du travail intellectuel et de la Recherche & Développement (R&D), dans la manière de créer des richesses et dans les richesses elles-mêmes, augmente de manière importante dans le PIB (Produit Intérieur Brut – nous pourrons faire un article sur le sujet aussi), depuis les années 80’.

L’avantage compétitif des entreprises se cacherait dans leurs connaissances.

Ce modèle n’est pas « nouveau ». Il est déjà en application. Facebook ou Google sont de parfait exemple de l’économie de la connaissance.

Si la connaissance se marchande, qui en profite ? Sécuriser la propriété intellectuelle est nécessaire. En France, l’INPI (https://www.inpi.fr/fr) s’occupe de cette partie.


Notre avis

Ce modèle économique présente des points intéressants et des points plus critiquables.

On maintient le modèle économique basée sur la croissance infinie. En revanche, on modifie les bases de la croissance. Il n’est plus nécessaire de consommer des ressources pour créer de la richesse.

La valeur travail est modifiée : peu importe que vous mettiez 10h ou 1 000h pour développer votre produit. Il y a une décorrélation de la valeur et du nombre d’heures travaillées.

La recherche, les nouvelles technologies et le savoir ont de la valeur : c’est le capital immatériel. Valoriser les connaissances est intéressant. Le monde culturel peut y gagner.

Ce modèle n’est pas linéaire et le nombre d’acteurs est important : le tissu économique s’en porte mieux ! Tous les acteurs de la société sont concernés par l’éducation, le savoir et les nouvelles technologies : l’Etat, les entreprises et les habitants.

Idriss Aberkane présente l’économie de la connaissance ainsi : « la nature est le plus grand gisement de connaissances sur Terre. C’est une bibliothèque qui a 4 milliards d’années de recherche et de développement, donc il faut la lire plutôt que la brûler ! » – pour lui, l’observation et l’imitation de la nature serait une source d’inspiration en biomimétisme.

Maintenant, les points de réflexion :

  • La connaissance est un bien marchand : comment contrôler sa propriété ? Même si l’INPI a pris le problème en charge, les fuites sont nombreuses. Et le savoir est transmissible sans contrôle. Ça soulève des questions sur la propriété (gros sujet à débattre !).
  • Comment estimer la valeur d’un bien qui n’a pas d’« existence physique » ? Par exemple, combien vaut la somme des connaissances de ce blog ? Rien ? 10€ ou un million (on peut rêver). A ce jour, les valeurs sont validées par le marché. Et ce blog n’a pas de valeur économique.
  • Et l’Humain ? Non, pas là, particulièrement.
  • Pour les puristes, l’économie de la connaissance consomme beaucoup d’énergie et la part de CO2 rejetée par le numérique progresse vite. En effet, le serveur sur lequel est stocké mails/vidéos/articles/recherches etc… doit rester branché et à bonne température. Et le numérique continue à se développer, le nombre de serveur croît, ainsi que le nombre de produits à consommer et le nombre de consommateurs. Désolés !

Et vous ?

Qu’en pensez-vous ? Des critiques du modèles ? des commentaires ? ou des solutions de mise en application ? Ou juste envie de débattre ?

N’hésitez pas à vous exprimer ! Cet espace est dédié au débat, à la réflexion et à l’échange : Lâchez-vous !

Débat Vendredi/Economie
Débat Vendredi/Economie

2 commentaires sur “Vendredi/Economie #3 – L’économie de la connaissance”

  1. Parfaitement d’accord avec l’importance de préserver et de développer l’économie de la connaissance par ces temps de pseudi expertise et tendance à l’obscurantisme. Surtout que la jolie région où j’ai décidé d’habiter doit se placer pas mal au classement des Crétins des Alpes. Et ce n’est pas par manque d’iode!
    J’aurai beaucoup à développer sur les 4 lignes que je viens de vous écrire mais la connaissance telle que vous la présentez, demande autrement plus de temps que d’autres activités plus …automatisables!
    Alors question de priorités, je reviendrai m’exprimer plus tard dans l’automne.
    En attendant je me permets de mettre un lien -une critique positive?- d’une amie au sujet de la thèse de Bernard Friot, économiste, et homme payé pour ses capacités intellectuelles et non pour ses gros bras.
    A toi Arlette! https://www.cuisinedespatrons.com/salaire-a-vie-qualification-personnelle/
    Quant à Bernard Friot j’ai apprécié sa conférence gratuite intitulée Emanciper le travail. Il y prend son propre exemple pour montrer qu’il existe des gens dont le travail intellectuel est encore reconnu en ce début de 21ème siècle. Le livre éponyme est en vente.
    Portez vous bien!

    1. Merci pour ce commentaire ! La connaissance, du point de vue économique, est un marché – que ce soit des écoles privées, des formations privées etc … dans le lot, il y a de nombreuses choses automatisables – Les formations type permaculture design ou le chemin de la nature en sont de parfaits exemples – Nous sommes bien d’accord sur le fait qu’acquérir la connaissance à transmettre prend du temps. Et en même temps, cultiver une tomate prend du temps (qui n’est d’ailleurs pas reconnu). Peut-être que les ressources naturelles, dont le temps devrait être pris en compte d’une certaine manière ?
      Merci pour ce lien très intéressant ! Le travail de Bernard Friot mérite, en effet, d’être partagé. Des pistes de réflexion très intéressantes, y compris pour la prise en compte du temps. Nous ferons surement un #Vendredi/Economie à son sujet 😉 – Belle journée

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